Giovanni
Battista PERGOLESI (1710-1736) Par Benoit van Langenhove
Titre français : La Servante maîtresse Le compositeur : une vie brève Giovanni Battista Pergolesi étudie à
Naples au Conservatorio dei Poveri de Gesù Cristo avec Greco, Vinci et
Durante durant les années 1720. Il chante également dans le choeur de
l'institution et conduit les violons de l'orchestre. Malgré la brièveté
désolante de sa vie - il semble avoir souffert d'une malformation physique
et de tuberculose -, Pergolesi produit, en six ans à peine, une
remarquable quantité de musique pour divers mécènes italiens. Il passe ses
dernières semaines dans un monastère franciscain à Pozzuoli, où il compose
deux de ses plus belles oeuvres, le Stabat Mater et le Salve
Regina. L'intermezzo Dès son origine, l'opéra italien mêlait
passages sérieux et passages comiques (les opéras de Monteverdi en donnent
de bons exemples). Elles furent d’abord placées à la fin des actes puis complètement éliminées de l'opera seria et occupèrent entièrement les deux entractes. Ces divertissements, assez grossiers au départ, furent peu à peu stylisés et élevés à un certain niveau artistique. Finalement, les deux pièces d’entractes furent reliées par une même action. La Serva Padrona appartient à cette catégorie d'oeuvres. L’intermezzo est donc, par essence, un spectacle bref, mettant en scène peu de personnages. Issu des rôles comiques qui furent progressivement évincés de l'opera seria, il se rattache, du point de vue dramatique, à la tradition de la commedia dell'arte. Il est né aussi du besoin d'opposer à la représentation d'un individu dépassé par son destin la description humoristique d'un individu de condition ordinaire, éprouvant des sentiments naturels et agissant raisonnablement. L'histoire Uberto, célibataire endurci, est un
"vieillard" sympathique, mais un peu niais. Serpina (littéralement
petit serpent), sa servante, entreprenante, malicieuse, débordante
d'intelligence et d'énergie, voudrait bien l'épouser. Comme il ne semble
pas y songer, elle lui présente un prétendu fiancé, le terrible Tempesta.
C’est en réalité un serviteur déguisé, Vespone (littéralement grosse
guêpe), un être léthargique et empoté. Inquiet sur le sort de sa
servante livrée à un tel personnage, Uberto lui offre le mariage. Ainsi,
de servante, Serpina devient maîtresse. La distribution Uberto, un
vieux barbon, basse Discographie sélective À la Médiathèque, huit versions sont disponibles (pour la discographie complète, cliquez ici) : Autant le dire tout de suite, le récent enregistrement de Sigiswald Kuijken (en CD et en DVD : BP3782) domine de haut la discographie. Enregistrée à la suite de représentations à la Monnaie de Bruxelles, sa version à pour atouts une pertinence de style, un allure alerte et des rythmes aux pieds légers. Dans les versions plus anciennes, Maier séduit par son orchestre incisif et stylé, mais les chanteurs ne sont pas synonymes de plaisir vocal (BP3726). La version niçoise, placée sous la direction de Bezzina, convainc grâce à ses solistes très théâtraux, mais pêche par un orchestre très routinier (BP3730). La même remarque peut être adressée à la version Czepiel où seul Polidori mérite notre attention (BP3728). Pour finir, seule la version Ros-Marba possède le minimum de charme, de musicalité et de drôlerie requis (BP3727). Pour connaitre la distribution complète et la disponibilité, cliquez sur la référence Médiathèque. Bibliographie COLAS, Damien, “ La Serva padrona ”,
Dictionnaire des oeuvres de l'art vocal, Bordas, Paris, 1992. Liens Le livret de la Serva Padrona se trouve ici:
Représentations dans le monde
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