Drame
lyrique en quatre actes.
Livret d'Arrigo Boïto d'après l'Othello de William Shakespeare
Création : Milan, Teatro alla Scala, le 5 février 1887
L'oeuvre
Opéra
en quatre actes, considéré comme un des chefs-d’oeuvre de Verdi,
tant par la qualité de sa musique que celle de son librettiste Arrigo
Boïto, lui-même compositeur de l'opéra Mefistofele d'après le
Faust de Goethe. Boïto réussit à merveille l'adaptation de la
pièce de Shakespeare, au grand plaisir de Verdi, allant jusqu'à
suggérer certains choeurs alors que le compositeur n'en voulait pas au
départ.
Verdi
sortait d'une période de "non-création" de treize ans (à
part le Requiem) et doutait certainement de lui. Il accueillit le
livret avec circonspection, mais l’enthousiasme vint petit à petit.
Il travailla à l’oeuvre avec plus d'acharnement que pour ses
précédents opéras, peut-être avec l'appréhension de n'être plus
tout à fait "dans le coup" par rapport aux autres
compositeurs plus jeunes que lui. Verdi avait 74 ans lors de la première (1887) alors que Boïto en avait 43.
Le livret
Acte
I
La
foule attend l'arrivée du Maure, Otello, empêché d’accoster par une
violente tempête. Une rixe se déclenche entre ses
"lieutenants" Iago et Cassio, attisée par Roderigo,
gentilhomme vénitien, avec pour médiateur Montano, ancien Gouverneur
de Chypre, qui est blessé dans l'incident. Otello s’interpose et le
calme revient. Lui-même et son épouse, Desdémone, se retrouvent seuls
pour un duo d'amour.
Acte
II
Iago
attise la jalousie d'Otello en insinuant une liaison entre Desdémone et
Cassio. Iago dit avoir aperçu dans les mains de Cassio le mouchoir
qu'Otello avait offert à Desdémone lors de leur mariage.
Acte
III
Desdémone
s'étonne de l'attitude bizarre de son époux. L'arrivée de Cassio est
annoncée par Iago. Celui-ci s'est arrangé pour que Cassio ait le
mouchoir en question et que, inconscient du piège qui lui est tendu, il
le sorte de sa poche. Otello, caché, est témoin de la scène.
Au comble de la colère, le Maure décide que son épouse sera
sacrifiée le soir-même pour son infidélité.
Acte
IV
La
chambre de Desdémone baigne dans une atmosphère de tragédie. Otello
arrive et embrasse son épouse avant d'essayer de lui faire avouer sa
tromperie. Il finit par l'étrangler. Emilia, servante de Desdémone et
épouse de Iago, dévoile alors à Otello les horribles manigances de
son époux, lequel parvient à s'enfuir. Otello, désespéré, se donne
alors la mort.
Montano, prédécesseur
d'Otello comme gouverneur de l'île de Chypre, basse
Cassio, un capitaine, ténor
Iago, enseigne d'Otello, baryton
Roderigo, gentilhomme vénitien, ténor
Otello, maure, général de l'armée vénitienne, ténor
Desdemona, femme d'Otello, soprano
Emilia, femme de Iago, mezzo-soprano
Un héraut, baryton
Lodovico, ambassadeur de la République de Venise, basse
L'opéra se déroule dans
un port de l'île de Chypre à la fin du XVe siècle
Douze versions d’Otello
comparées sur les dix-neuf disponibles en CD (pour la discographie
complète, cliquez
ici) à la Médiathèque. Parmi elles, une version en
anglais, très convenable. Par contre, nous rejetons cinq
enregistrements "live" datant de 1938 à 1992 dont le son est
de mauvaise qualité et dans lesquels figurent une version de Toscanini
(référence Médiathèque : DV3893)
et une de Furtwängler (DV3903).
Les trois rôles
principaux sont écrasants et, en général, très bien interprétés.
Les parties orchestrales sont également
importantes et les choeurs ont de belles interventions.
Il m'est difficile de
citer une version de référence, tant chacune a ses qualités et ses
(petits) défauts. Lorsque c’est le cas, la reproduction en CD varie
de bonne à très bonne (pas de mauvaise surprise).
Le trio Tebaldi, Del
Monaco, Protti est excellent dans les deux versions où il est
présent : Erede 1954 (DV3905)
et Karajan 61 (DV3895).
Les trois versions avec Placido Domingo sont magnifiques : Levine 78 (DV3902),
Maazel 86 (DV3910)
et Myung-Whun Chung 94 (DV3906).
Les deux versions Solti
sont excellentes : pour les amateurs de Pavarotti, (DV3904),
pour ceux de Carlo Cossutta, (DV3900).
Serafin 1960 vaut le détour (DV3897).
Restent, avec leurs
qualités, Barbirolli 1970 (DV3896),
Karajan 73 (DV3899),
Rahbari 96 (DV
3914).
En Otello, Placido
Domingo est écrasant, par la discographie et la qualité, mais Del
Monaco le talonne et j'ai apprécié les qualités dramatiques de James
Mc Cracken (DV3896)
et Jon Vickers (DV3897
et DV3899).
Pour Iago, Leo Nucci (DV3904)
et Aldo Protti (DV3895
et DV3905).
Quant à Desdémone, j'ai un faible pour Katia Riciarelli (DV3910)
et la voix de Kiri Te Kanawa, mais les autres sont excellentes.
Pour connaitre la distribution complète
et la disponibilité, cliquez sur la référence Médiathèque.
BOURGEOIS, Jacques, Giuseppe Verdi,
biographie, Juillard, 1978 CABOURG, Jean, Guide des opéras de Verdi, Fayard, 1990 DE VAN, Gilles, Verdi, un théâtre en musique, Fayard, 1992 LABIE, Jean-François, Le cas Verdi, Laffont, 1987
PETIT, Pierre, Verdi, Collection "Solfèges", Le Seuil,
1976
PHILIPS-MATZ, Mary Jane, Giuseppe Verdi, Fayard, 1996 Otello, L'Avant-Scène Opéra n°3, 1976.
La partition pour voix et piano avec le
texte original et une traduction en anglais se trouve aussi sur le site
de l'Indiana University Bloomington Libraries - William and Gayle Cook
Music Library :