Opéra
en trois actes
Livret de Francesco Maria Piave d'après Le Pasteur ou l'Évangile
et le foyer, drame d'Eugène Bourgeois et Émile Souvestre.
Création : Trieste, Teatro Grande, le 16 novembre 1850.
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Stiffelio, opéra en trois actes, fut créé à Trieste en 1850, peu de temps avant Rigoletto (1851), sur un livret de Francesco Maria Piave, d'après la pièce Le Pasteur ou l'Évangile et le foyer de E. Souvestre et E. Bourgeois. Piave découvrit probablement cette pièce dans sa traduction italienne réalisée en 1848.
Verdi ne pouvait ignorer la difficulté de faire admettre par l’Italie catholique du XXe siècle un livret dont le sujet était d’autant plus audacieux qu’il mettait un personnage officiel du culte dans une situation scabreuse. N’oublions pas la position - toujours d’actualité - de l’Église catholique par rapport au célibat des prêtres.
Avec le librettiste, Verdi se livra à toutes sortes de modifications qui ne pouvaient que déforcer l'histoire en la vidant progressivement de sa substance la plus intéressante. L'opéra n'eut que peu de succès, le titre (et la fonction du héros) fut modifié en 1851 au profit de Guilielmo Wellingrode, puis Verdi remania la partition et la représenta en 1857 sous le titre d'Aroldo.
Vu la complexité de l'intrigue, Piave a simplifié l’histoire. Le résultat en est que le spectateur manque d’éléments pour comprendre les tenants et aboutissants de l'action.
En résumé, la femme du pasteur a trompé son mari; celui-ci l'ayant découvert est en proie, successivement, aux affres de la colère, de la vengeance et du pardon. En homme d'église, il lui faut adopter une position qui va à l’encontre de celle d’un homme trompé. Mais des éléments extérieurs incontrôlables assurent le déroulement du drame.
Sur le plan de l’écriture musicale, la difficulté principale réside dans l'expression des personnages, et surtout celle du rôle-titre. Il était assez inhabituel à cette époque d'avoir sur une scène d'opéra un sujet tout en nuances. L'opéra est assez inégal. L'ouverture n'est certainement pas à la hauteur des meilleures productions du genre (la Force du destin par exemple) et comporte quelques clichés verdiens un peu éculés. Par contre, les scènes entre les époux contiennent une large gamme d'expressions.
Stiffelio, pasteur ahasvérien, ténor
Lina, sa femme, fille de Stankar, soprano
Stankar, comte de l'Empire, père de Lina, baryton
Jorg, vieux pasteur, basse
Raffaele, noble de Leuthold, amant de Lina, ténor
Federico di Frengel, cousin de Lina, ténor
Dorothea, cousine de Lina, mezzo-soprano
Fritz, un serviteur, rôle muet
Amis du comte, disciples de Stiffelio, fidèles ahasvériens,
choeur
Le château du comte de Stankar en Allemagne, au début du XIXe
siècle.
Deux versions sont disponibles : la version Maag 1968 (référence Médiathèque : DV4074), "live" de qualité médiocre, est une première reconstitution de l'oeuvre dont Verdi avait détruit plusieurs pages du manuscrit lors de ses réaménagements successifs. Grâce à la découverte à Naples, dans les années 60, de deux manuscrits, l'un de Stiffelio, l'autre de Guilielmo Wellingrode, cette version pu être enregistrée avec quelques aménagements. Elle donne une bonne idée de l'oeuvre.
La version Gardelli 1979 (DV4073), avec des modifications dans le texte par rapport à celle de Maag, est incontestablement beaucoup plus aboutie et peut constituer une véritable réhabilitation de Stiffelio.
Il existe aussi deux versions en vidéo : DV4080 et DV4081, respectivement sous la direction d’Edward Downes et de James Levine.
BOURGEOIS, Jacques, Giuseppe Verdi, biographie, Julliard,
1978
CABOURG, Jean, Guide des opéras de Verdi, Fayard, 1990
DE VAN, Gilles, Verdi, un théâtre en musique, Fayard, 1992
LABIE, Jean-François, Le Cas Verdi, Laffont, 1987
PETIT, Pierre, Verdi, Collection "Solfèges", Le Seuil, 1976
PHILIPS-MATZ, Mary Jane, Giuseppe Verdi, Fayard, 1996
Le livret se trouve en ligne :
Le site de la Fondation Verdi
Quelques journaux et magazines consacrent des dossiers à Verdi
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