L’idée de machines reproduisant les
sons fascine les humains depuis des siècles, et on
en trouve des traces dans de nombreuses civilisations. Alors
que les mythes anciens ne présentent aucune anticipation
du cinéma muet, on retrouve des machines musicales
et des mythes sur l’enregistrement des sons depuis plusieurs
siècles.
La période acoustique
Deux inventeurs ont découvert concurremment
l’enregistrement en 1877 :
Charles Cros, poète et visionnaire
français, rédige une description détaillée
et complète de ce qu’il nomme le paléophone
(la voix du passé). Cette description correspond
à ce qu’étaient nos disques modernes : gravure
latérale et duplication par galvanoplastie.
Thomas Alva Edison remet à son assistant
le plan d’une étrange machine à cylindre et
manivelle, le phonographe. La première technique
phonographique était celle de l’étain repoussé
: le stylet solidaire du collecteur des ondes acoustiques,
le cornet acoustique, pesait sur une feuille d’étain
fixée autour d’un cylindre cannelé animé,
via la manivelle, d’un double mouvement de translation et
de rotation.
Pour des raisons diverses, les premiers enregistrements
privilégient les voix : malgré la dénaturation
du timbre vocal, l’auditeur avait plus d’éléments
à reconnaître : paroles, accent,… Il faut dire
aussi que la conservation des voix, assimilées au
portrait sonore de la personne, est à l’époque
une obsession, un fantasme poétique. D’ailleurs,
Edison songeait d’avantage à l’utiliser comme un
dictaphone ou un journal parlé. Les premiers appareils
demandent au chanteur ou au musicien, pour l’enregistrement,
de se tenir devant un pavillon de grande taille. On conçoit
qu’il soit exclu alors d’enregistrer le grand orchestre,
et pas seulement pour des questions de haute-fidélité.
Dés la fin des années 20, l’avènement
de l’enregistrement électrique va résoudre
ces problèmes.
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