Introduction

 
Beethoven - Concerto violon - Mutter / Masur - CB2787

 

 

 

 

Il est assez difficile de prévoir sous quelle forme, au XXIe siècle, nous parviendra la musique enregistrée. Alors que le passage du disque vinyle au CD audio s'est fait assez rapidement et dans un consensus général au cours des années 80 en raison du rejet du vinyle et de ses défauts (griffes, fragilité), il est difficile d'évaluer l'envie réelle du public de changer de support pour la diffusion de la musique. Il est vrai que les performances sonores offertes par le CD, un support universel, reconnu par tous et pour tous les types d'appareils, sont largement suffisantes pour la majorité des auditeurs, pour peu que l'on considère la maigre diffusion des équipements hi-fi de très haute qualité, indispensable pour tirer parti des nouveaux formats.

Pris dans une logique industrielle, Philips et Sony - les inventeurs du Compact Disc - espèrent remplacer le CD traditionnel par un nouveau système pour mettre du sang neuf sur le marché et lancer une nouvelle technologie. Mais la partie n'est pas encore gagnée.

Même si des pessimistes annonçaient une mort certaine pour le CD, les deux technologies concurrentes peinent à s'imposer : le Super Audio CD (SACD), lancé officiellement par Philips et Sony en septembre 1999, et le DVD audio, soutenu dès 1998 par les constructeurs déjà impliqués dans le développement du DVD vidéo tels que Pioneer ou Toshiba.

Technologiquement, si le SACD et le DVD audio s'annoncent comme le successeur du CD audio avec, pour la première fois, la possibilité pour le grand public d'accéder à la qualité originale d'enregistrement, que ce soit en "simple" stéréo ou dans un environnement multicanaux. S'ils ont tous deux repris le support de la galette en polycarbonate de 12 cm de diamètre du CD audio, tout les sépare de ce format, de la qualité à la compatibilité avec l'existant.

On peut toutefois se demander si cette avancée technique est suffisamment intéressante pour le grand public. Contrairement au DVD vidéo face à la cassette VHS, ces options n'apportent qu'une avancée qualitative par rapport au support CD. Cet argument est-il suffisant ? Pas sûr dans un monde où la musique est plus consommée en masse qu'écoutée religieusement, dans un monde qui bouge alors que ces formats demandent à l'intéressé de prendre le temps de s'asseoir.

C'est donc un marché qui s'oppose radicalement au couple "Internet/MP3" qui tend à proposer une qualité moindre mais une utilisation et une diffusion les plus souples possibles. Reste à savoir si ces nouveaux formats haute-fidélité, qui entendent ne présenter aucun compromis qualitatif et un environnement multimédia, sont en phase avec les besoins des consommateurs d'aujourd'hui.

Si la Médiathèque a, pour l'instant, écarté la présence du support DVD-audio, c'est en raison de l'absence de compatibilité avec les anciens lecteurs. Par contre le SACD de type hybride répond à ce souci d'acessibilité maximum. C'est ce que semblent avoir compris la majorité des grands acteurs de l'industrie du disque (Universal, Sony), qui ont opté pour ce support qui permet de satisfaire tous les consommateurs actuels, tout en prévoyant les évolutions futures.

Et, en fin de compte, formons le souhait que ce soit la musique qui gagne.

 

Benoit van Langenhove


 

Une petite histoire de l'enregistrement :
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