Né à Vienne en 1874, Arnold Schönberg
commence à jouer du violon et à composer tout seul. Attiré par la musique
de chambre, il passe au violoncelle et fonde un ensemble d’amateurs où il
fait la connaissance de Zemlinsky, lequel lui donnera quelques leçons de
contrepoint. Autodidacte, il pratiquera toute sa vie l’enseignement. Après
un premier poste dans un cabaret berlinois, il ouvre à Vienne une classe
de musique dont Berg et Webern seront les élèves. En 1921, il crée la
Société d’Exécutions Musicales Privées, réputée pour son intransigeance en
matière de qualité interprétative. Sa carrière en Europe s’achève en 1933 :
alors qu’il travaille à son opéra Moses und Aron (resté inachevé), les
nazis le chassent du poste de composition qu’il occupait au conservatoire
Stern de Berlin. Il émigre alors aux Etats-Unis et se fixe à Los Angeles
où il décède en 1951. Jusqu’en 1900, Schönberg n’écrit presque que de la
musique vocale. Seuls, cinq de ses 22 premiers opus sont sans texte. Plus
romantique en un sens que Webern ou même Berg, son lied est résolument
autobiographique. Schönberg ne "sert" pas les poètes (comme le font
Schumann, Wolf ou Berg), mais, comme Webern, "se sert" d’un poète à un
moment donné, n’allant pas vers le différent, mais vers l’identique à
lui-même. Tous les textes de ses lieder, dont la diversité est frappante,
témoignent de cette attitude.
La musique de Schönberg est un passage obligé parce qu’elle se situe en
droite ligne de la tradition romantique germanique, parce qu’elle a rompu,
après l’avoir poussé à l’extrême, avec le système tonal, parce qu’elle n’a
inclu dans son esthétique aucun élément exotique qui l’aurait fait
"paraître", elle est le fait d’une profonde révolution. Schönberg,
pédagogue et théoricien, a construit, plus que tout autre compositeur de ce
début du 20e siècle, une nouvelle organisation de la musique,
redéfinissant avec précision les relations entre les paramètres, bannissant
la hiérarchie acquise des intervalles. Pourtant, c’est sans rupture et en
toute "logique historique" que son oeuvre s’est édifiée, conservant la
plupart du temps la notion de thèmes et de développements. Elle est
rigoureusement architecturée par la technique sérielle, alternative
indispensable après l’abandon de la structuration issue de la tonalité
classique et romantique.
Texte : Ars Musica
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ES2675
(CD) - Pierrot
lunaire, mélodrame pour récitante et 5 instruments, op.21 -
Herzgewachse, pour soprano, célesta, harmonium et harpe, op.20
- Ode to Napoleon, pour récitant, piano et quatuor à cordes
ou orchestre à cordes, op.41
interpr. : Pierre BOULEZ Direction,
Christine SCHÄFER Soprano, David PITTMAN-JENNINGS Basse,
ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN |
ES2310
(CD) - Kammersymphonie n°1,
arrangement pour piano à quatre mains par le compositeur, op.9 -
Kammersymphonie n°2, arr. pour 2 pianos par le compositeur, op.38b - 5 Pièces pour orchestre, transcrites pour 2 pianos (A.
Webern), op.16
interpr. : Zdenka HRSEL Piano, Martin HRSEL Piano |
ES2255
(CD) - Verklärte Nacht, pour sextuor
à cordes, op.4 - Suite pour violon, alto, violoncelle, 3
clarinettes et piano, op.29
interpr. : Pierre BOULEZ Direction, ENSEMBLE
INTERCONTEMPORAIN |
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