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Travers-sons

Notre coup de coeur

Franz SCHUBERT (1797 - 1828)

Sonates pour piano en La majeur, D.959, et Si bémol majeur, D. 960

Paul Lewis, piano

Cote Médiathèque

DS3678

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Les Sonates pour piano en La majeur et en Si bémol majeur de Schubert comptent parmi les oeuvres les plus fréquemment enregistrées du répertoire pianistique. Nos collections offrent pour la seule Sonate en Si bemol plus de cent versions différentes dont certaines sont à ce point légendaires qu'on pouvait supposer que jamais rien ne les surpasserait. Grave erreur que de formuler de semblables affirmations car, en matière d'interprétation musicale, on n'est jamais à l'abri de nouvelles extases. Et c'est bien d'extase qu'il s'agit avec ce disque parfaitement bouleversant, un immense moment de bonheur propre à effacer des semaines de grisaille discographique. Inutile de vous dire que le charme a opéré dès les premières mesures de la Sonate en La. Magie de l'indicible ! Bien sûr, il y a la technique et le toucher hyper-raffinés de ce jeune pianiste britannique, trop peu connu encore malgré de brillantes apparitions à la Roque-d'Anthéron et en d'autres lieux de concerts mythiques. Il y a également ce merveilleux équilibre dont il ne se départit pas un seul instant, laissant planer une absolue sérénité sur cet enregistrement qui est un second écho (Paul Lewis a gravé déjà pour le même éditeur les Sonates en do et la mineur) d'une intégrale des sonates de Schubert donnée en concert en Angleterre et en France, il y aura bientôt deux ans. Mais il y a surtout ce mélange de poésie et de profonde intériorité qu'il puise au coeur même de ces deux pages qui oscillent entre rêverie et douleur. Ne sont-elles pas les dernières du compositeur et ne sont-elles pas l'expression la plus subtile des pensées et des angoisses qui étaient les siennes à quelques semaines de sa mort ? C'est dans les mouvements lents que Paul Lewis se montre le plus stupéfiant car il en révèle l'étonnante modernité. Les conflits intérieurs sourdent comme le feu qui couve sous la cendre. En d'autres instants, la matière musicale apparaît comme désincarnée, hésitant entre murmure et silence dans un clair-obscur que rompent, sans en briser brutalement le mystère, les mouvements plus vifs tels le Rondo de la Sonate en La majeur ou l'Allegro final de la Sonate en Si bemol. Un disque exceptionnel et un pianiste d'exception !

PW    

 

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