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Let me bleed - Terre del rimorso
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Médiathèque
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Deux pièces contrastées font l'essentiel de ce programme qui confirme les orientations suivies par Luca Francesconi depuis le nouveau millénaire. Let me bleed, composé en 2001, fait résonner par son titre les réminiscences de notre inconscient collectif illustrant ainsi les intentions du compositeur : rendre perceptible le conflit entre le fragile être humain et le cours éternel du temps. Cette opposition du singulier et de l'universel se déploie sur un texte minimaliste diffracté par un choeur mixte à quarante-deux parties réelles. Le lent processus atomise le matériau d'un registre à un autre jusqu'à une fin ténue dont les accents semblent plus familiers. On retrouve ici un peu du climat du stupéfiant choeur des sirènes de l'opéra Ballatta. La figure de Dionysos est au centre de Terre del rimorso justifiant des explosions convulsives de la matière sonore. A nouveau ici s'opposent le destin de l'individu et la dimension collective que la musique tente de canaliser sous la forme d'une action scénique, presque liturgique dans laquelle se font entendre des extraits de tragédies grecques, des poèmes de Garcia Lorca et des chansons traditionnelles. Le remord dont il est question plonge ses racines dans un passé néfaste dont il convient d'exorciser les forces de destruction pour leur donner un cadre d'expression socialement acceptable. Orchestre, chœur et solistes s'emploient à atteindre ce but, livrant une musique tour à tour sauvage, éruptive, mais profondément humaine.AG |
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