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Muze honorons... - Deum celebrate vocantes - Magnificat - Adjuro vos filiae Hierusalem - Tristitia obsedit me - O Seigneur j'espars, psaume 88 - Quand pour Egipte éloigner, psaume 114 et 115 - Louë tous ce Dieu qui est dous - Dieu, nous te loüons, Te Deum
Claire Lefilliâtre - Damien Guillon - Bruno Le Levreur
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Médiathèque
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Présentation très soignée pour ce disque qui se veut le témoin d'une époque pour le moins troublée de l'histoire de France : la transition entre le règne de Charles IX et d' Henri IV qui verra protestants et catholiques se livrer une lutte sans merci. La peinture, la littérature et enfin la musique sont ici mises à l'honneur. Le label Alpha développe, depuis un certain temps, déjà ce concept de mise en valeur : un double portrait anonyme de la fin du XVIe siècle donne des visages à cette époque qui peut nous sembler si lointaine. À cette dualité répond celle du programme musical : des polyphonies en latin destinées au culte catholique et des psaumes en français pour les offices protestants, dans une écriture étonnamment contrastée. Claude Lejeune est issu du milieu réformé, la reconnaissance de son talent de musicien par la cour de Charles IX, tout d'abord, puis sa nomination en tant que "Compositeur de la Musique de la Chambre du Roy" par Henri IV, lui permirent de mener une carrière brillante, à l'abri des difficultés politico-religieuses qui forcèrent bien d'autres artistes à s'expatrier pour sauver leur vie. Les extraits de sa musique pour le culte en langue latine sont marqués par un contrepoint remarquable et un usage savant du double choeur. Le dynamisme de l'interprétation et la variété de l'accompagnement instrumental sont une des grandes réussites de ce disque. Dans le Magnificat, les séquences alternent avec le chant grégorien discrètement accompagné au serpent. La seconde partie, consacrée aux psaumes huguenots en français est un exemple de musique mesurée à l'Antique. Travaillant en collaboration avec Jean Antoine de Baïf et d'autres poètes de la Pléïade, Claude Lejeune crée un chant syllabique faisant se succéder, dans des mises en œuvre très variées, les strophes du texte versifié. Olivier Schneebeli, Les Pages & les Chantres, placés sous les auspices du Centre de Musique Baroque de Versailles, réalisent ici un travail formidable par la vitalité et la fraîcheur qu'ils insufflent à la musique. Certaines options sont cependant étonnantes : la prononciation du français tient compte de toutes les lettres mais seule une oreille très attentive permet de s'en rendre compte. La diction, hélas, manque de la précision nécessaire à une parfaite compréhension du texte. La frustration est compensée par l'enthousiasme communicatif des jeunes chanteurs qui, au travers de ce disque, donnent envie d'écouter d'autres pièces de Claude Lejeune. Ceci est plutôt bon signe.AG |
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