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Travers-sons

Notre coup de coeur

George Frideric HANDEL (1685 - 1759)

Rinaldo

David Walker - Deborah York - David Daniels - Axel Köhler - Noëmi Nadelmann

Bayerische Staatsoper Orchester
Harry Bicket (direction) - David Alden (mise en scène) - Brain Large (réalisation)

DVD PAL - Zone 2, 4, 5 - Son : PCM stéréo / Dolby Digital 5.1 / DTS 5.1
Image 16:9 - Sous-titres : I, GB, D, F, SP - Durée : 217'

Cote Médiathèque

BH3875

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Rinaldo fut le premier opéra de Handel présenté à Londres. Il circulait dans la ville une anecdote racontant que le compositeur avait mis à peine quinze jour pour produire la partition. Vu le nombre d'emprunts à des oeuvres antérieures, l'histoire peut être crédible. Outre le génie de Handel et le talent des castrats italiens vedettes engagés, la création doit son immense succès aux extraordinaires moyens techniques utilisés pour les effets de scène et les effets visuels. Il faut savoir que le théâtre de Haymarket venait de refaire sa machinerie selon les derniers cris de la technologie, et il fallait que cela se voie. Le livret était tiré d'un épisode de la Jérusalem délivrée, mais mieux vaut n'avoir jamais ouvert la merveilleuse épopée du Tasse pour suivre l'intrigue imaginée par Giacomo Rossi, sur un argument d'Aaron Hill. De ce grand classique, les librettistes ont tiré une version presque populaire, une farce comique. Dans l'oeuvre de Handel, nous trouvons des oeuvres monumentales comme Xerses, des grands opéras historiques où le caractère épique se mêle à l'humour comme Giulio Cesare. Rinaldo a été conçu comme une sorte de vaudeville farfelu où se mélangent de la musique sérieuse, de la musique féerique, des situations comiques et d'autres héroïques. Cette production de l'Opéra d'état de Bavière joue à fond sur l'ironie vis-à-vis d'un guerrier héroïque qui laisse tout tomber à la vue d'une sorcière un peu sexy. Le metteur en scène britannique, David Alden, préférant jouer la corde du choc comique visuel, abandonne sur le côté de la route la psychologie des personnages. Pourtant, Handel n'était pas un compositeur au tempérament romantique, mais il n'a pas son pareil pour décrire comme personne les émotions extrêmes de l'état amoureux. Et surtout, il a une grande compassion pour les humains en général et pour les femmes en particulier. De cette production déjantée et à la limite du kitch, on placera très haut la fabuleuse prestation de David Daniels dans le rôle-titre et, réjouissez-vous, il n'a pas moins de huit arias à chanter ! La voix est puissante, étonnamment ductile, souple jusque dans les extrêmes, doublée d'une présence impressionnante. Un moment magique, le Cara sposa pleurant la disparition de l'aimée, un long et émouvant sanglot, un air d'une hauteur tragique absolue. À l'instar d'Ivor Bolton, le jeune chef britannique Harry Bicket dirige, avec beaucoup de punch, un orchestre sur instruments modernes, tout en respectant les dernières avancées de l'interprétation historiquement éclairée. Une quinzaine de représentations en trois mois attestent de la chaleur de l'accueil de Rinaldo : les Anglais découvraient l'opéra italien sous son meilleur jour et Handel, fraîchement nommé maître de chapelle à Hanovre, avec des appointements exorbitants pour un compositeur de vingt-cinq ans, y renoncera pour se fixer à Londres.

BvL    

 

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