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Symphonie n°3
Anne Sofie Von Otter
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Médiathèque
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La Troisième symphonie de Gustav Mahler, en raison de son programme, a reçu très tôt le surnom de Natursinfonie. L'éveil de la nature est exprimé par un foisonnement de mondes qui s'élaborent dans une vaste fresque de caractère polyrythmique. Le premier mouvement, par exemple, oppose une musique des ténèbres, puissante et grandiose, à la simplicité et à la candeur d'une musique d'allure populaire. Au coeur de la nuit la plus profonde, la plus silencieuse, le quatrième mouvement, construit sur un texte de Nietsche, fait communiquer l'homme avec la nature (les Naturlaut des hautbois et cor anglais sont particulièrement mis en évidence par Boulez). Ici le mystère de la souffrance et de la joie s'exprime en des termes simples. La symphonie se termine dans un sublime adagio romantique à la grandeur sereine où percent quelques moments d'inquiétude. La richesse des intentions de Pierre Boulez ne se dévoile pas à la simple écoute. De prime abord, on découvre la multitude des plans sonores et des marches que la limpidité du chef fait ressortir comme personne avant lui. La lecture rythmique profite de toute l'expérience accumulée chez Stravinsky ou Bartok par une différenciation accrue entre les styles. La Troisième symphonie passe aussi pour la partition la plus optimiste de Mahler. En y accentuant, plus qu'à l'habitude, les moments de tension, Boulez fait ressortir la pompeuse péroraison finale non comme une triomphe absolu sur les incertitudes, mais comme un moment de sérénité, comme un moment d'équilibre apaisé avant de nouvelles aventures. Une grande version !PW |
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