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Travers-sons

Le choix des médiathécaires

VARIATIONS SUR UNE VALSE DE DIABELLI

Diabelli - Assmayer - von Bocklet - Czapek - Czerny - von Dietrichstein - Drechsler - Förster - Freystädtler - Gänsbacher - Gelinek - Halm - Hoffmann....

Doris Adam, piano

Cote Médiathèque

DD4156

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Comme compositeur, l'Autrichien Anton Diabelli (1781-1858) n'a pas laissé de traces indélébiles dans l'histoire de la musique. Auteur de pièces pour piano, violon ou guitare, il a laissé également un certain nombre de pages religieuses qui, certes, ne manquent pas de charme mais ne sont toutefois pas d'une facture exceptionnelle. Par contre, comme éditeur de musique, on lui doit d'avoir accompagné de très près la vie musicale à Vienne et d'avoir édité, par exemple, les oeuvres du jeune Schubert. Dans le cadre de cette activité (et, sans doute, pour assurer quelque rentrée d'argent frais), il lança une amusante souscription au profit de "l'Association patriotique des artistes" et invita pas moins de cinquante compositeurs à écrire une variation sur une valse écrite de sa main. Entreprise sympathique s'il en est et qui associe une série de noms aujourd'hui tombés dans l'oubli à quelques compositeurs plus renommés tels les Czerny, Hummel, Kalkbrenner, Liszt, Moscheles, le fils de W.A. Mozart, Schubert et Weber. Autrichienne également, Doris Adam a osé relever ce que l'on peut prendre pour un défi : enregistrer, à la suite de la valse originale, les cinquantes variations, lesquelles dépassent rarement la minute. Bien sûr, l'ensemble fait redouter la monotonie et, exception faite de Rudolf Buchbinder, aucun pianiste n'avait osé se risquer dans une telle entreprise. Le résultat est plutôt surprenant et d'avoir suivi scrupuleusement l'ordre alphabétique des compositeurs, tel qu'adopté pour l'édition, donne des enchaînements parfois saisissants par leur cohésion, comme si mus par une même pensée. Avec un bel équilibre, Doris Adam construit ce récital particulier en le considérant comme un tout bien homogène et en l'animant par un choix particulièrement judicieux de nuances et de tempos. Au-delà de l'anecdote, il devient passionnant de suivre ces innombrables variations et d'en apprécier les couleurs et les humeurs. Évidemment, il est un grand absent dans cet enregistrement. En effet, parmi les musiciens sollicités par Diabelli devait figurer Beethoven. Ce dernier, pourtant, refusa tout d'abord avant de se mettre à la composition non pas d'une variation mais de trente-trois variations qui constituent sa dernière oeuvre majeure pour le piano, un extraordinaire chef-d'oeuvre que l'on ne peut manquer d'évoquer ici et dont on peut espérer, un jour, une nouvelle gravure par Doris Adam.

PW    

 

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