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Travers-sons

Le choix des médiathécaires

Giacomo PUCCINI (1858 - 1924)

Turandot (final version Berio)

Gabriele Schnaut, Robert Tear, Paata Burchuladze, Johan Botha, Cristina Gallardo-Domas
Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor
Tölzer Knabenchor
Wiener Philharmoniker
Valery Gergiev (dir) - David Poutney (mise en scène) - Brian Large (réalisation)

DVD Pal - Zone : 0 - Son : LPCM Stereo, Dolby Digital 5.1, DTS 5.1
Image : 16:9 - Sous-titres : F, GB, I, SP- Durée: 125'

Cote Médiathèque

DP9648

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Puccini était tout à fait conscient de s'élever, avec Turandot, à un autre niveau que celui de ses opéras précédents. Il sentait qu'avec cet opéra, une œuvre originale et peut-être unique était en train de naître. Il retournait à la tradition du grand opéra exotique, avec des moyens et une puissance considérables, mélangeant le tragique, le burlesque et la féerie. L'atmosphère dominante est sombre, cruelle et barbare. Le personnage qui incarne essentiellement l'esprit barbare de la Chine légendaire est l'héroïne, la princesse Turandot. Celle-ci reste une figure inhumaine et impersonnelle jusqu'à l'avant-dernière scène, une inaccessible déesse de la destruction. Opéra à grand spectacle, Turandot exige de grandes voix, un orchestre impressionnant (dans la fosse et sur scène), une foule de personnages : gardes, bourreaux, valets, savants, suivants, mandarins, dignitaires, peuple de Pékin. L'orchestration de Turandot est la plus complexe et la plus magistrale de Puccini. L'orchestre est le plus volumineux qu'il ait employé, avec un vaste déploiement de percussions comprenant deux xylophones, glockenspiel, célesta, cloches et tam-tam. Dans aucun des opéras de Puccini, l'orchestre ne joue un rôle aussi saillant tant dans la projection de l'atmosphère que dans la mise en évidence des moments dramatiques et psychologiques cruciaux. La mort de Puccini (à Bruxelles) avait laissé Turandot inachevée. Les deux dernières scènes du troisième acte contenant la métamorphose de la princesse n'existaient que sous forme d'esquisses. On confia au compositeur Franco Alfano la tâche de terminer l'ouvrage. En 2001, Luciano Berio propose un autre arrangement, très "Mitteleuropa", en utilisant la totalité des esquisses laissées par Puccini. La création fut aussi un savant dosage de marketing culturel. La première de ce final eut lieu lors du festival aux Canaries en janvier 2002 dans une version de concert. La création scénique se déroula, quelques mois plus tard, au Nederlandse Opera dans une production de Nikolaus Lehnhoff avec, dans la fosse, rien moins que la présence de l'Orchestre du Concertgebouw et de Riccardo Chailly. L'été suivant, le Salzburger Festspiele présente à son tour cette version de Berio avec une affiche de luxe : le Wiener Philharmoniker, Valery Gergiev et une mise en scène de David Pountney. Malheureusement, cette Turandot fut la production la plus décriée de l'été. La mise en scène, façon Les temps modernes de Chaplin, n'apporte pas grand-chose, et Gergiev, entre deux avions, choisit une direction tonitruante. La grande chanteuse wagnérienne Gabriele Schnaut a des aigus sinistrés dans le rôle-titre, tandis que Botha (Calaf) et Burchuladze (Timur) sont dans un mauvais jour. Seules Liu (Cristina Gallardo-Domas) et les trois ministres suscitent de l'intérêt. Les éditeurs de DVD auraient mieux fait d'enregistrer l'impressionnante production d'Amsterdam, on aurait gagné un spectacle nettemment plus passionant et un chef plus impliqué dans le monde de Puccini et de Berio.

BvL    

 

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