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Notre choix : Verdi

Mettons tout de suite les choses au point. Ce disque, Verdi Discoveries, n'est pas un assemblage de pièce essentielles. Plusieurs ont déjà été enregistrées ailleurs (les préludes). Le Canto di Virginia, une suite de variations pour hautbois, est de la plume de Giacomo Mori, Verdi n'en a assuré que l'orchestration. Le Capriccio pour basson, est une oeuvre de Verdi sur la pochette du disque, mais ne l'est plus dans le livret. L'ouverture d'Otello, sorte de pot-pourri des thèmes de l'opéra, est une attribution des plus douteuses. Mais là n'est pas l'essentiel. Ce qui est à saluer dans cet enregistrement, c'est toute l'extraordinaire énergie et l'enthousiasme déployées par Riccardo Chailly et l'Orchestre Giuseppe Verdi de Milan pour défendre des oeuvres pour la plupart très secondaires.

Suite du commentaire de Benoit van Langenhove

Ars Musica 2004

Comme à chaque retour du printemps, Ars Musica nous revient dans son infatigable rôle de défricheur de la musique classique contemporaine. Ainsi, le concert d'ouverture nous propose quatre compositeurs, quatre tempéraments, quatre manières d’approcher le matériau sonore et de donner forme et vie à la musique et aux aspirations humaines de notre temps. Parmi eux, James Clarke nous entraîne dans un rythme endiablé, mais il est, dirions-nous, plus dansant. Il nous propose une musique étourdissante, tourbillonnante, complexe, compacte, non dénuée d’humour, intelligente, aussi, et très préoccupée par la dimension existentielle de l’être humain. Quant à Georg Friedrich Haas, il est sans aucun doute le plus poétique des quatre. Ses références ne sont-elles pas Hölderlin, Gesualdo, Kafka ou Celan? Dans plusieurs de ses œuvres, Haas fait jouer les musiciens dans une obscurité complète et, en douceur, nous invite à accepter un estompage des différences, à aiguiser notre oreille et à nous ouvrir aux forces bienfaisantes de la nuit et à sa paix.

Bruxelles, PBA, le jeudi 4 mars à 20h30
Notre dossier Ars Musica

Peter Grimes

Purcell mis à part, l'opéra anglais demeure très peu connu du grand public. La création de Peter Grimes au Théâtre du Sadlers Wells de Londres, le 7 juin 1945, constitue une date importante dans l'histoire de la musique britannique, en affirmant l'émergence d'un grand compositeur lyrique dans une Angleterre que l'on croyait vouée aux oratorios monumentaux. L'intérêt de Britten se trouve à plusieurs niveaux du livret. D'abord la possibilité d'écrire des interludes symphoniques impressionnistes qui lui permettent d'évoquer les éléments naturels de ces paysages familiers, proches de la Mer du Nord; ensuite, au travers de l'opposition entre un marginal et sa communauté, la possibilité de traiter des parallèles avec sa propre expérience de mise à l'écart, de proscrit, à la fois comme objecteur de conscience et comme homosexuel. Réalisée par Willy Decker, la production de La Monnaie avait, au moment de sa création, fait prendre au public belge toute la mesure du génie de Britten. Aujourd'hui, elle n'a rien perdu de sa force.

La Monnaie, du 2 au 16 mars 2004

Rigoletto de Verdi

Rigoletto, un "chef-d'oeuvre de proportion", fut composé en quelques quarante jours. Son livret est une adaptation par Maria Piave du Roi s'amuse de Victor Hugo (qui fut un échec et déclaré immoral à sa création). La première eut lieu à Venise en 1851. Plusieurs modifications, voulues par la censure, furent apportées au texte original de Victor Hugo, parmi lesquelles le nom des personnages et le lieu du drame. Cependant, le livret lui-même ne fut pas fondamentalement modifié. L'argument repose sur les escapades amoureuses du Duc de Mantoue et sur la complicité de son bouffon, Rigoletto, un bossu. La fille de Rigoletto, Gilda, est le troisième personnage important de l'oeuvre. Rigoletto est un personnage controversé par son côté sarcastique mais, avant tout, il est profondément humain.

Liège, Opéra Royal de Wallonie, du 27 février au 7 mars
Notre fiche opéra "Rigoletto"