Heitor Villa-Lobos

 
Villa-Lobos - Uiraparu - EV5563

 

 

 

 

Critique des enregistrements de Heitor Villa-Lobos

« O treinzinho do Caipira » de Bachianas brasileiras N° 2

Le voyage dans un train à vapeur, comme on en trouve dans les pays du tiers monde ; la musique, très évocatrice montre la marche d’un petit train par les routes cahoteuses de la campagne brésilienne; le mouvement de la musique va de pair avec le mouvement du petit train, depuis le départ, l’accélération progressive, son ralentissement, jusqu'à son arrivée à destination. C’est une œuvre simple mais très suggestive, avec beaucoup d’entrain.

De deux enregistrements de cette œuvre à la médiathèque avons retenue celle de London Symphony orchestra dirigé par Sir Eugène Goossens, même si elle n’est pas entièrement satisfaisante.   (Référence médiathèque EV5561. Pour tous les détails sur le contenu du disque, cliquez sur la cote)

 

« Bendita sabedoria » , pour chœur à capella à 6 voix (1958).

Un an avant sa mort, Heitor Villa-Lobos écrivit une musique austère, avec grande économie de moyens et qui contraste fortement avec ses œuvres précédentes.

Par cette œuvre il se réconcilie avec les esprits religieux, jusqu’alors quelque peu décontenancés par les audaces de sa musique.

La version que nous avons choisi est celle de « Corydon Singers, sous la direction de Joseph Fröhlich, à Londres, Église de Saint Jude-on–the Hill, 13, 14, 15 novembre 1992 et 9 janvier 1993.

Référence médiathèque : EV6025

« Pièces infantiles pour piano » ; Francette et Pià, Histórias de Carochinha, Petizada, brinquedo de roda, Suite infantil N° 1 et 2, Bailado infantil, Cirandinhas.

La pianiste brésilienne de parents d’origine hongroise Débora Halász a dédié une grande partie de sa vie à jouer et enregistrer des œuvres de Villa-Lobos (elle a enregistré l’intégralité des œuvres pour piano du compositeur, et pour cause puisque son professeur était un grand ami de Heitor); un travail de recherche et de transcription (Villa-Lobos n’était pas à proprement parler un pianiste) l’ont amené à s’approprier cette musique avec beaucoup d’autorité et sensibilité ; il en résulte une œuvre pleine de charme et de séduction.

Dans une musique plutôt peu représentée voilà une version intéressante, à recommander sans attendre.

Référence médiathèque : EV5875

« Bachianas Brasileiras N° 1 » Prélude.

Mstislav Rostropovitch, violoncelle et ensemble de violoncellistes.

Composée pour un ensemble de violoncelles (innovation propre au compositeur), nous citons le prélude, deuxième mouvement de trois ; appelé également « Modinha » , est une espèce de chanson sentimentale typiquement lusitaine et brésilienne ; sorte d’aria, presque un lamentoso, elle est jouée par le soliste, en double piano.

En résumé une superbe musique relativement bien représentée sur disque ou CD. Cette version ci, tout en n’étant pas brésilienne ni même sud-américaine, bénéficie de deux noms parmi les plus prestigieux de la Russie d’aujourd’hui, Mstislav Rostropovitch et Galina Vihnievskaïa.

Référence médiathèque : EV5604

 

« Preludio N° 1 » pour guitare (1920)

Version de Carlos Oramas, guitare.

C’est une des pièces les plus connues de Villa-Lobos ; indispensable dans le répertoire moderne, elle n’est pas particulièrement difficile à jouer (simple mélodie A B A C A) ; ses difficultés techniques sont obviées par un jeu spontané et plein de fraîcheur ; en somme, un bon enregistrement dans ce catalogue quelque peu limité, il faut bien l’avouer.

Référence médiathèque : EV 56

« Uirapurú » ballet datant de 1917, sans doute inspiré des œuvres de Diaghilev, en tournée au Brésil cette année là.

D’inspiration folklorique et sur un argument du propre compositeur, c’est une vieille légende brésilienne d’un oiseau enchanté qui vit dans la foret des tropiques; le chant de l’oiseau se dissipe dans le lointain mais Uirapurú vit !

L’enregistrement de Eduardo Mata (décédé accidentellement en avion en 1995) est d’une grande maestria et l’orchestre symphonique Simon Bolivar, de Venezuela, habitué au répertoire latino-américain, se transcende avec Mata pour chef.

Une référence absolue.

Référence médiathèque : EV 5563

« Quatuor à cordes N° 4 » . Villa-Lobos a écrit 17 quatuors tout au long de sa vie et étant lui même violoncelliste, s’est un genre qu’il connaissait parfaitement bien; le quatuor N° 4 est une œuvre de jeunesse (1917). Simple et clair, il donne déjà un bon aperçu de ses connaissances en la matière: premier mouvement en tonalité mineure, deuxième très mélodique, troisième brillant et conclusion nostalgique, en mineur.

Belle interprétation du quatuor Bessler-Reis.

Référence médiathèque : EV5791.

« Symphonie N° 3 » ; écrite en 1919, sans doute pour célébrer l’armistice, c’est une œuvre ambitieuse, de par sa forme, et de par l’immensité de la tâche de décrire musicalement les horreurs de la première guerre mondiale. Lors de la première, le 31 juillet, l’œuvre ne comptait que les mouvements 1 et 2, auxquels s’ajouteront plus tard les 2 suivants ; sans être une œuvre des plus relevantes, elle témoigne d’une belle spontanéité et fraîcheur, et aussi de la position personnelle pacifiste du compositeur.

Nous avons opté pour la version de la « SWR Radio-Sinfonieorchester Stuttgart » sous la direction de Carl St. Clair.

Référence médiathèque : EV 5529

« Concerto N° 2 »  ; bien organisé du point de vue formel, en 4 mouvements, qui s’alignent à la manière d’une symphonie classique ou alternent des mouvements lents et graves et des morceaux plus agités et se terminant par une longe cadence du violoncelle soliste suivie d’un final « Allegro energico », d’effet un peu acide.

Parmi peu de versions, nous donnons celle du « Nordwestdeutsche Philharmonie » sous la direction de Dominique Roggen et Ulrich Schmid au violoncelle.

Référence médiathèque : EV5753

« Concerto pour Harmonica et orchestre ».

Œuvre singulière chez Villa-Lobos, elle comprend, outre l’harmonica, un orchestre classique. Elle fut présentée au public à Jérusalem en 1959 par John Sebastien, Etats Unis (elle date de 1955) ; nous regrettons le peu d’intérêt des instrumentistes pour l’harmonica classique en général et de celui de Villa-Lobos en particulier ; il faut rendre hommage aux joueurs d’harmonica des Etats Unis pour avoir mis à l’honneur cette œuvre ; elle est écrite pour un orchestre à cordes, bois, harpe, célesta et percussion; ouverte sur un allegro moderato de style modal où à tour de rôle s’affrontent l’harmonica et le hautbois, le mouvement pastoral avec alternance de 7/4 et 4/4 comporte 3 sections ; la dernière, avec une cadence de l’instrumentiste Tommy Reilly, qui remplace celle de Villa-Lobos, est un acte de virtuosité étonnant.

Rundfunkorchester des Sûdwestfunks, sous la direction de Emmerich Smola.

Référence médiathèque : GB2978

Pour accéder à la discographie complète d'Heitor Villa-Lobos, cliquez ici.

 

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