En guise de conclusionNous avons donc découvert en Janacek le chercheur, le collectionneur de chants populaires dont il publiera des recueils jusqu’à la fin de sa vie . Par ailleurs, le compositeur a, en quelque sorte, assimilé cette source dans ses propres oeuvres parmi d’autres éléments comme ses recherches dans les domaines de l’harmonie et de la linguistique. Le style très personnel qui en résulte est bien éloigné des influences de Dvorak présentes dans plusieurs oeuvres d’avant 1900; très éloigné aussi de la nouvelle musique atonale ou dodécaphonique représentée par l’école de Vienne. Il procède souvent par de courts motifs sans cesse repris et modifiés selon les sentiments à exprimer; nombreux sont les “ostinatos” qui traduisent souvent la passion (ex. 1er mouvement du 2e quatuor); pas de virtuosité ou d’effets gratuits. Car ce qui compte avant tout pour le musicien, c’est d’approcher au plus près la vérité psychologique des êtres. Son style laisse une impression de naturel et de grande liberté. Car sa musique est l’expression de la vie dans une conception philosophique en accord avec la nature.
Citons encore Guy Erismann qui nous parle de l’opéra “Jenufa” : “L’écriture de Janacek a le pouvoir d’épouser toutes les circonstances des actes de la vie, des plus insignifiants comme des plus exceptionnels. On ne sait trop si c’est la musique qui se coule dans la vie ou si, au contraire, c’est la vie qui investit chaque note, chaque motif.” La musique de Janacek est encore trop méconnue et ses opéras en particulier sont rarement joués chez nous. Heureusement, la discographie permet de découvrir la plupart de ses oeuvres dans de très belles interprétations.
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