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Notre choix : Widor

Figure incontournable de la vie musicale parisienne tant au 19e siècle qu'au 20e siècle, Charles-Marie Widor étendit son influence sur des musiciens aussi différents que Marcel Dupré et Arthur Honegger. Si notre temps en a fait un compositeur de musique d'orgue, de grande musique d'orgue, il s'entend, Widor acquit sa célébrité avec des oeuvres comme son opéra La Korrigane ou ses mélodies qui furent très souvent interprétées aux alentours de 1910 comme en témoignent les journaux parisiens de l'époque. Sa musique de chambre était, elle aussi, régulièrement au programme des concerts classiques. Si on compare les symphonies pour orgue de Widor avec la musique alors en vogue dans les églises, force est de constater qu'un style nouveau voit le jour : plus de lyrisme assorti de plus de profondeur musicale.

Suite du commentaire de Benoit van Langenhove

Stravinsky Oedipus Rex

Développant l'idée du théâtre comme un rituel, Stravinsky nous a donné, avec Oedipus Rex, son oeuvre la plus paradoxale. Dans une volonté de créer une distance avec le spectateur, les protagonistes du drame chantent en latin. Un récitant informe, en français, les spectateurs des détails de l'action, permettant ainsi à Stravinsky de traiter le texte comme un rassemblement de signes phonétiques. Débarrassé d'une obligation de suivre les méandres des significations des mots, Stravinsky invente une musique à l'athmosphère très fluctuante. Il déploie une sorte de chant italianisant pour les solistes et un style déclamatoire pour les choeurs. Oeuvre étrange et fascinante pour laquelle le metteur en scène Guy Joosten travaille les thèmes, centraux dans l'œuvre, de la responsabilité politique et de la recherche insatiable du coupable pour les renvoyer directement vers la situation politique hybride de la Belgique.

Liège, Opéra Royal de Wallonie, du 18 au 22 octobre

La Sérénade de Britten à l'OPL

Lors de son retour des USA en 1942, Britten rencontre le jeune et brillant corniste Dennis Brain qui lui commande un oeuvre pour son instrument. Britten compose une Sérénade pour ténor, cor et cordes dans laquelle se déploient six poèmes sur des textes de Cotton, Tennyson, Blake, Jonson et Keats, encadrés par un prélude et un postlude pour cor. La création de l'oeuvre gagna au compositeur de nouveaux admirateurs conquis par la traduction sonore des images verbales. Cette partition sera servie par le ténor Patrick Raftery et le corniste Nino De Marchi. La suite du concert, dirigé par Philippe Jordan, comprendra la Sérénade K.388 de Mozart et la Symphonie Rhénane de Schumann

Liège, Salle Philharmonique, le 25 octobre à 20 heures
Eupen, le 26 octobre à 20 heures

Vengerov joue Ysaye

Avant tout soliste, Ysaye n'en a pas moins connu une activité de chambriste et de compositeur. Précurseur du violon moderne, il a, dans ses Sonates pour violon seul, bâti un monument de la littérature pour violon. "Le génie de Bach effraie celui qui serait tenté de suivre une voie identique. Il sait qu'il y a là un sommet difficile à atteindre. Comment se dégager d'un influence dominatrice qui fera, fatalement, que si l'on veut écrire pour instrument seul, on écrira à la manière de...". Avouons que Ysaye a réussi à dépasser ses craintes et a réalisé, avec ses Six sonates, une admirable synthèse des mondes de Bach et du violon moderne. Vengerov donnera quatre de ces sonates en compagnie d'oeuvres de Bach et de Chédrine.

Bruxelles, PBA, le vendredi 25 octobre à 20 heures.