Petite histoire de l'enregistrement

 
Hildegard von Bingen - Anonymus 4 - AA3728

 

 

 

 

La période électrique

Durant de nombreuses années, trois procédés acoustiques ont coexisté, tournant à des vitesses variables :
- le cylindre, gravé en profondeur, lu par une aiguille en saphir inusable, mais usant le sillon sans l’explorer totalement,
- le disque à gravure en profondeur
- Le disque à gravure latérale, tournant à 70 tours/minute lu par une aiguille vite usée, et donc à changer souvent sous peine d’endommager irrémédiablement les sillons; ceux-ci sont en revanche mieux explorés.
Les trois procédés étaient également peu satisfaisants. Le support qui s’imposerait serait celui qui s’accommoderait le plus aisément de la meilleure solution des problèmes suivants : duplication, fidélité et puissance.

En 1925, le passage du domaine acoustique et mécanique au domaine électrique, grâce à l’invention de la lampe à trois électrodes, allait résoudre le problème de la puissance. Le microphone développé pour le téléphone remplace l’ensemble pavillon / membrane / pointe. La révolution électrique joue à deux moments clés : au départ avec l’enregistrement par microphone et à l’arrivée par l’électrophone, le dernier nom du phonographe. La qualité du son s’améliore : les fréquences graves et aiguës sont restituées : le spectre sonore s’étale de 400 Hz à 5.000 Hz environ.

En 1927, l’apparition du moteur électrique synchrone régulé par le secteur conduira à une normalisation à 78 tours/minute. En effet, aux États-Unis, la fréquence du courant alternatif du secteur est de 60 Hz; le moteur adopté tourne à 3.600 tours/minute; un réducteur de rapport 46 réduit la vitesse à 78,26 tours/minute.

L'étape suivante vient au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. En 1947, Peter Goldenmark crée dans les laboratoires de la CBS le microgroove, en abrégé L.P. (long playing). La vitesse de rotation descend de 78 tours à 33 1/3 tours par minute, le vinyle, un plastique incassable, remplace la gomme-laque, une nouvelle aiguille permet une audition en haute-fidélité et la durée passe d'environ quatre minutes à près de vingt-cinq minutes.

En 1949, la RCA, à qui CBS a offert un an auparavant de partager le brevet du LP, lance le microsillon de petit format (17 cm) tournant à 45 tours par minute. Une guerre commerciale est a nouveau déclenchée. CBS offre alors gratuitement le brevet du 33 tours à toutes les compagnies nées aux États-Unis après la guerre. Dix-huit mois plus tard, toutes les firmes implantées aux USA ont adopté le LP, sauf Capitol et RCA. Cette dernière s’y mettra en 1950 après avoir investi cinq millions de dollars dans le 45 tours et après avoir imposé ce support dans le domaine de la variété.

Ensuite arrive la stéréophonie qui combine les gravures verticales et horizontales. Ces disques exigeaient une installation adéquate, il fallut attendre 1964 pour avoir la gravure universelle lisible à la fois par du matériel monophonique et du matériel stéréophonique.

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