La période électrique
Durant de nombreuses années, trois
procédés acoustiques ont coexisté,
tournant à des vitesses variables :
- le cylindre, gravé en profondeur, lu par une aiguille
en saphir inusable, mais usant le sillon sans l’explorer
totalement,
- le disque à gravure en profondeur
- Le disque à gravure latérale, tournant à
70 tours/minute lu par une aiguille vite usée, et
donc à changer souvent sous peine d’endommager irrémédiablement
les sillons; ceux-ci sont en revanche mieux explorés.
Les trois procédés étaient également
peu satisfaisants. Le support qui s’imposerait serait celui
qui s’accommoderait le plus aisément de la meilleure
solution des problèmes suivants : duplication, fidélité
et puissance.
En 1925, le passage du domaine acoustique
et mécanique au domaine électrique, grâce
à l’invention de la lampe à trois électrodes,
allait résoudre le problème de la puissance.
Le microphone développé pour le téléphone
remplace l’ensemble pavillon / membrane / pointe. La révolution
électrique joue à deux moments clés
: au départ avec l’enregistrement par microphone
et à l’arrivée par l’électrophone,
le dernier nom du phonographe. La qualité du son
s’améliore : les fréquences graves et aiguës
sont restituées : le spectre sonore s’étale
de 400 Hz à 5.000 Hz environ.
En 1927, l’apparition du moteur électrique
synchrone régulé par le secteur conduira à
une normalisation à 78 tours/minute. En effet, aux
États-Unis, la fréquence du courant alternatif
du secteur est de 60 Hz; le moteur adopté tourne
à 3.600 tours/minute; un réducteur de rapport
46 réduit la vitesse à 78,26 tours/minute.
L'étape suivante vient au lendemain
de la Deuxième Guerre mondiale. En 1947, Peter Goldenmark
crée dans les laboratoires de la CBS le microgroove,
en abrégé L.P. (long playing). La vitesse
de rotation descend de 78 tours à 33 1/3 tours par
minute, le vinyle, un plastique incassable, remplace la
gomme-laque, une nouvelle aiguille permet une audition en
haute-fidélité et la durée passe d'environ
quatre minutes à près de vingt-cinq minutes.
En 1949, la RCA, à qui CBS a offert
un an auparavant de partager le brevet du LP, lance le microsillon
de petit format (17 cm) tournant à 45 tours par minute.
Une guerre commerciale est a nouveau déclenchée.
CBS offre alors gratuitement le brevet du 33 tours à
toutes les compagnies nées aux États-Unis
après la guerre. Dix-huit mois plus tard, toutes
les firmes implantées aux USA ont adopté le
LP, sauf Capitol et RCA. Cette dernière s’y mettra
en 1950 après avoir investi cinq millions de dollars
dans le 45 tours et après avoir imposé ce
support dans le domaine de la variété.
Ensuite arrive la stéréophonie
qui combine les gravures verticales et horizontales. Ces
disques exigeaient une installation adéquate, il
fallut attendre 1964 pour avoir la gravure universelle lisible
à la fois par du matériel monophonique et
du matériel stéréophonique.
La
période numérique >>