La jeunesse

 
Wolf - Lieder - Genz / Vignoles- DW7240

 

 

 

 

Les études musicales et les premiers conflits

Hugo Wolf naît à Windischgraz, actuellement Slovenjgradec, en Slovénie, le 13 mars 1860. Il apprend le piano et le violon avec son père, Philipp Wolf, et participe aux petits concerts familiaux grâce auxquels, il découvre l’opéra italien. Il est courant dans ces réunions d’interpréter au piano des pots-pourris d’airs d’opéra de Bellini ou de Donizetti. Voici donc ses premières émotions musicales. Son père ayant remarqué ses dons musicaux, Hugo est confié à Sebastian Weixler avec lequel il travaille le piano et approfondit ses connaissances de la théorie musicale.

Après un parcours scolaire difficile, Hugo réalise enfin son rêve d’entreprendre une carrière musicale.

En 1875, il entre au Conservatoire de Vienne où il étudie le piano avec Wilhelm Schenner, l’harmonie avec Robert Fuchs et la composition avec Franz Krenn. Il a pour condisciple Gustav Mahler et découvre à la même époque la musique de Richard Wagner qui faisait figure d’avant-garde à Vienne. C’est une véritable révélation pour Hugo Wolf dont le tempérament exalté le pousse à rencontrer Wagner pour lui présenter ses premières compositions et à se convertir aux doctrines du maître. Parmi ses premiers essais, figurent des pièces pour piano, un Concerto pour violon et des lieder (DW7187- DW7161).

Les témoignages concernant les étrangetés du caractère d’Hugo Wolf ne manquent pas. Ils tracent le portrait d’un être en proie à un monde intérieur contradictoire l’entraînant successivement vers des sommets d’exaltation pour s’effondrer peu après dans des gouffres de mélancolie et de doutes. Cette instabilité se manifeste tout d’abord dans les nombreux déménagements qu’effectua le compositeur tout au long de sa vie. En 1877, il donne sa démission à la classe de composition du Conservatoire, trouvant trop académique l’enseignement de Franz Krenn. Cette insolence entraîne son expulsion. Il donne alors des leçons et commence à composer avec plus de régularité. Le Scherzo et le Rondo Final pour grand orchestre (DW7021) sont les seuls mouvements achevés de la symphonie qu’il entreprit d’écrire dans les années 1876-1877. On y trouve, à côté de l’influence notoire de modèles antérieurs, toute la fougue de sa période de maturité associée à une belle maîtrise du travail thématique. À la même époque, il commence la composition d’un quatuor à cordes (DW7039) qu’il achèvera en 1884. Cette pièce en quatre mouvements portant le sous-titre Entbehren sollst du, sollst entbehren possède un grand souffle lyrique même si l’influence de Richard Wagner y est très perceptible, notamment dans la troisième partie.

Il trouve un soutien auprès des parents des enfants auxquels il enseigne la musique et les portes commencent à s’ouvrir devant lui. C’est ainsi, qu’en 1879, il rencontre Johannes Brahms et lui soumet certaines de ses compositions. Le contact avec le compositeur nordique n’est pas bon, Hugo Wolf le qualifie dans une des lettres écrites à ses parents de "pédant nordique". Cette antipathie pour la personne du compositeur ne se démentira jamais. La même année, Wolf fait la connaissance de Mélanie Köchert, l’épouse d’un bijoutier de la cour de Vienne qui deviendra son amie, sa protectrice autant que sa confidente. Les contacts et les amitiés souvent orageuses que Wolf a su établir dans le milieu de la bourgeoisie viennoise élargissent son univers, lui assurant des vacances au grand air pendant les mois d’été, lui permettant de découvrir la littérature étrangère et lui procurant à l’occasion un emploi ou une retraite pour composer à son aise. C’est ainsi que, en 1881, il est engagé comme chef de chœurs au théâtre municipal de Salzbourg puis comme kapellmeister en second. Son manque de compétence en tant que chef d’orchestre met un terme à son contrat; cette expérience ne semble pas l’avoir affecté, il retourne à Vienne et retrouve la vie musicale ardente de la grande ville.

 

La jeunesse : Hugo Wolf, critique musical >>

© 2003 - La Médiathèque - Tous droits de reproduction réservés.