Le XVIIIe siècle - Le classicisme 1760-1810

 

Réf. Médiathèque CW5705

La dynastie des Hanovre

Les contemporains de Handel

G.F. Handel

Le classicisme

 

 

 

 

 

L'année 1760 marque le début du règne de Georges III, règne marqué par la guerre avec la Nouvelle-Angleterre qui mènera les États-Unis d'Amérique à l'indépendance en 1783. Les débuts de l'industrialisation, grâce à l'invention de la machine à vapeur ainsi que le commerce avec les colonies, vont augmenter l'aisance de la classe moyenne, entraînant une nouvelle pauvreté dans les classes laborieuses, pauvreté due à l'exode rural.

Sur la scène musicale, la vogue des musiciens italiens allait laisser la place à celle des musiciens germaniques apportant avec eux un style nouveau, celui de l'Ecole de Mannheim qui allait préparer le classicisme viennois de Haydn et de Mozart.

Depuis les triomphes de Handel, Londres était devenue une destination obligée pour les musiciens : Mozart, Haydn, Dussek, Pleyel, Clementi… et la liste est longue.

Les salles de concert, les tavernes, les jardins de plaisance, tels ceux du Vauxhall, les théâtres suscitaient une intense activité musicale et offraient des perspectives lucratives à de nombreux musiciens et compositeurs, anglais ou étrangers fixés en Angleterre. Cette vie musicale n'était pas confinée à la capitale, la plupart des villes de province eurent, dans la seconde moitié du siècle, une vie musicale importante. Ainsi, la ville de Bath était connue par sa saison de concerts organisée par une dynastie de musiciens, les Linley (BL6268), tandis qu'à Coventry, Capel Bond (1730 - 1790) était la cheville ouvrière d'un festival. Comme l'avait fait avant lui Charles Avison, Capel Bond entreprit de fournir la matière musicale des concerts qu'il organisait Les Six concertos à sept parties durent connaître le succès car il y eut plusieurs publications dès 1766 (BB8797).

John Marsh (1752 -1828) contribua à introduire le style nouveau et la symphonie dans le paysage musical insulaire (CM0705).

William Shield (1748 - 1829), élève de Charles Avison, s'illustra dans de nombreux domaines tant en musique instrumentale qu'en musique de scène (CA4855), montrant déjà des influences romantiques par un langage aux harmonies audacieuses. Ses Six quatuors à cordes (CA3558) subissent l'influence de la musique de Carl Friedrich Abel et de Jean-Chrétien Bach avec des réminiscences du style italien du début du siècle et des modulations qui durent surprendre ses auditeurs.

Les activités de compositeur de Johann Christian Bach (1735-1782) et de Carl Friedrich Abel (1723-1787) eurent une influence sur leurs contemporains, notamment dans le domaine du quatuor à cordes (CA3588). En 1765, J.C. Bach fonda, en collaboration avec C.F. Abel une société de concerts, les Bach-Abel Concerts qui programmaient la musique de leurs compatriotes émigrés.

Dans le domaine de la musique religieuse, le mouvement d’opposition à l’Eglise d’Angleterre mené par le Révérend John Wesley (1703-1791) remis à l’honneur l’usage des psaumes taillés sur le modèle des chants populaires traditionnels. Son frère, Charles Wesley (1707-1788), en composa plus de six mille.

Les noms de quelques organistes et maîtres de chapelle nous sont parvenus tel que Jonathan Battishill (1738-1801) auteur d’une dizaine d’anthems dont on retiendra le O Lord, look down from heaven (BP9664) ou William Croft (1775-1847) qui composa de nombreuses œuvres religieuses dont un service funèbre (BP9664).

Mais le plus remarquable musicien d’église de ce temps fut Samuel Wesley (1766 - 1837), fils du Révérend Charles Wesley. Ses points forts furent la musique religieuse en latin, pour le culte catholique auquel il s’était converti (CW5714) et en anglais pour le culte anglican (CW5720). Reconnu comme le meilleur organiste de son temps, sa musique pour orgue est remarquable (DW5610 - GB3295) tandis que sa musique instrumentale (symphonies, sonates et concertos) présente un moins grand intérêt (CW5704 - CW5705).

Son frère Charles (1757-1834), élève de Boyce, fut lui aussi un virtuose du clavier à qui on doit des concertos pour orgue dans la lignée de ceux de Handel (BW4230)

En cette seconde partie du XVIIIe siècle, un musicien allait avoir une grande influence sur la vie musicale anglaise : Wolfgang Amadeus Mozart. Ce ne furent pas les séjours qu’il fit à Londres qui eurent l’impact le plus durable sur la vie musicale anglaise mais bien les musiciens qui travaillèrent sous sa direction.

Thomas Attwood (1765-1838) reçu ses leçons à Vienne et s’illustra à son avantage dans la musique religieuse (CA4440) en tant qu’organiste de la cathédrale Saint Paul, ainsi que dans le répertoire profane : musique de chambre (CA3070) et musique vocale (CA4440).

Stephen Storace (1762-1796) débuta sa carrière à Londres avant de rejoindre à Vienne sa sœur, Nancy Storace, cantatrice et amie de Mozart où il prit des leçons avec celui-ci. Des opéras italiens et anglais qu’il composa, rien ne subsiste : quelques airs isolés (CA4855 - CA4440). Son sextuor date du début de sa carrière à Londres (CA3070)

Thomas Linley le Jeune (1756-1778), élève de William Boyce, fit la connaissance de Mozart à Florence en 1771 où il étudiait. Ils se lièrent d’amitié, amitié brutalement interrompue par la mort accidentelle de Linley. Des concertos pour violon ainsi que des sonates (BA3708) montrent sa maîtrise de l’instrument et la fougue de son écriture. Son oratorio Song of Moses et ses anthems (BL6271) sont des exemples de son art dans le domaine de la musique religieuse. Il s’illustra dans la musique vocale profane (CA4855) et par son ode On the Fairies, aerial Beings and Witches of Shakespeare  (BA6262 - BA6264). Son œuvre fait figure de transition entre deux époques : le classicisme et le romantisme.

Le début du XIXe siècle fut marqué par la création de nouvelles sociétés musicales destinées à un public populaire. Le but de ces institutions est moral avant tout : éduquer, donner un idéal de beauté et de paix à la classe ouvrière dont les conditions de vie étaient par elles-mêmes une incitation à la révolte et à la violence. Encadrées par des ecclésiastiques, ces sociétés chorales développèrent un répertoire de musique religieuse faite de psaumes et d’hymnes (CA4460)

Parallèlement, des rencontres de chorales et d’ensembles de cuivres furent organisées à un niveau national. Cette démocratisation de la pratique musicale généra un répertoire de mélodies populaires ou de transcriptions issues du répertoire « savant ».



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