Après 1880
Dans les années 1880, le métier
de musicien allait connaître une sorte de réhabilitation
grâce à l’intervention de la reine Victoria
en faveur de la musique et de ses acteurs. L’enseignement
musical se développa, le nombre de musiciens professionnels
augmenta. Le renouveau de la musique anglaise était
en route. Il se manifesta tout d’abord chez des musiciens
ayant reçu une formation traditionnelle.
Hubert Parry (1848 - 1918) fut l’auteur de
symphonies dont la plus connue est la Troisième
sous-titrée Anglaise (DP3311).
Il aborda d’autres domaines : musique religieuse (DP3328),
musique de chambre (DP3324),
mélodies (GC4773),
musique pour piano (DP3342),
oratorio (DP3315
- DP3354)
et musique chorale (DP3345).
Il privilégia toujours les grands ensembles vocaux
ou orchestraux.
Témoin de l’éveil des écoles
nationales, contemporain de Vincent d’Indy et d’Antonin
Dvorak, Alexander Mackensie (1847 - 1935) est né
en Écosse mais reçu sa formation en Angleterre.
Ses Rapsodies écossaises (EM0373),
son Concerto pour piano (EM0380) et son Concerto
pour violon (EM0377)
rappellent son origine en mêlant des éléments
plus cosmopolites.
Appartenant au même courant, le compositeur
d’origine irlandaise Charles Villiers Stanford (1852 - 1924)
fit une carrière brillante en tant que professeur
de composition au Royal College of Music. Parmi son œuvre
: sept symphonies (DS8424
- DS8427),
six concertos (DS8447),
dix opéras, de la musique de chambre, etc. On remarquera
spécialement ses Rapsodies irlandaises (DS8447)
que marquent l’introduction d’éléments issus
de la musique folklorique. Son style convient particulièrement
à la musique religieuse dans laquelle il fait usage
de l’orgue. Son Stabat Mater (DS8486),
ses services (DS8490),
ses anthems (GC1577
- GC1582)
et ses motets (DS8489)
sont encore de nos jours fréquemment interprétés.
Un de ses élèves, Charles Wood
(1866 - 1926), fut influencé grandement par la musique
religieuse de Stanford. Sa Passion selon Saint-Marc
(EW8182),
ses services et ses anthems (GC1580
- GC1577
- GC1583)
font montre d’une écriture chorale raffinée.
C’est dans ce paysage qu’émergea, il
est vrai sur le tard, un compositeur qui allait incarner
mieux que tout autre la figure de la musique anglaise par
excellence.
Sir Edward Elgar (1857 - 1934) apprit la
musique avec son père et poursuivit sa formation
en autodidacte. Cette formation marginale le préserva
des contraintes d’une enseignement traditionnel, il put
pleinement manifester son originalité. Parmi ses
premières œuvres figure la Sérénade
en mineur (DE4065).
C’est à partir de 1897 que Elgar fut remarqué
par le public, notamment grâce au succès de
ses Enigma Variations (DE4101).
Entourées de mystère, ces variations sur un
thème caché sont orchestrées avec beaucoup
de raffinement. Suivirent les marches militaires de Pomp
and Circumstances (DE4158),
les symphonies (DE4035
- DE4050),
le Concerto pour violon (DE4158),
le Concerto pour violoncelle (DE4193),
des ouvertures (DE4065),
des œuvres vocales comme les Sea Pictures (DE4482),
l’ode The Music Makers (DE4221),
des oratorios (DE4412
- DE4422),
de la musique de chambre (DE4291).
Elgar fut le premier compositeur à s’intéresser
aux possibilités offertes par les techniques de reproduction
sonore. Il dirigea lui-même les enregistrements de
ses œuvres (DE4082
-
DE4152 - DE4169).
Malgré le fait qu’il ait passé
peu de temps sur le sol britannique, Frederick Delius (1862
- 1934) fait partie des compositeurs anglais. Il fut reconnu
par des grands chefs d’orchestre comme Thomas Beecham et
Henry Wood qui programmèrent sa musique dans leurs
concerts. Beaucoup de ses compositions ne furent interprétées
qu’après sa mort. Son écriture est volontiers
impressionniste, faite de subtiles tensions harmoniques.
Aux grandes formes, il préfère les formes
libres. Son œuvre comprend l’opéra Irmelin
(DD3365),
des drames lyriques : The Magic Fountain (DD3500),
Margot la Rouge (DD3500),
A village Romeo and Juliet (DD3484),
Fenimore and Gerda (DD3335),
des œuvres orchestrales (DD3546
- DD3540
- DD3317),
des concertos (DD3365),
des mélodies (DD3585
- DD3524),
de la musique de chambre (DD3460).
Le compositeur suivant allait marquer un pas
dans l’évolution de la société victorienne.
Il s’agit d’une femme.
Ethel Mary Smyth (1858 - 1944) était
la fille d’un major de l’armée des Indes. Elle consacra
beaucoup de son temps à l’opéra : The Wreckers
(DS7863),
Fantasio, Der Wald. On lui doit aussi une
Messe en Ré majeur (DS7855),
des œuvres symphoniques (DS7857),
des concertos (DS7857
- DS7860),
des mélodies (DS7860
; DS7861),
de la musique de chambre (DS7859),
des pièces pour piano (DS7867).
Une œuvre non négligeable qui reçut un accueil
des plus défavorables malgré le soutien et
la considération de musiciens tels que Bruno Walter
et Thomas Beecham.
Autre compositrice, qui reçut d’ailleurs
l’appui de Ethel Smyth, Augusta Holmès (1847- 1903)
écrivit des poèmes symphoniques (DH7605)
et des mélodies (DH7600).
Cette "musique de femme" comme on la qualifiait
à la fin du XIXe siècle est peu
à peu redécouverte et estimée à
sa juste valeur.
1900
- 1950 >>