1900 - 1950

 
Réf. Médiathèque - EA8385

 

 

 

 

 

Les traditionalistes

Les musiciens anglais eurent en général des difficultés à se séparer des formes classiques et de l’usage de la tonalité.

Parmi ceux qui sont restés fidèles à l’usage des modes majeur et mineur, Edmund Rubbra (1901 - 1986) fut le porte-parole d’une double tradition issue du folksong et de la polyphonie élisabéthaine. Après ses études, il dut exercer divers métiers avant de pouvoir se consacrer entièrement à la composition. Son œuvre comporte une dizaine de symphonies (ER9124), un Concerto pour alto et orchestre (ER9161), un Concerto pour violon (ER9161), de la musique de chambre (ER9177 - ER9191), des pièces vocales profanes et religieuses (ER9208). Sa pensée fut influencée par les philosophies orientales et l’occultisme, ce qui était dans l’air du temps.

Trouvant sa source d’inspiration dans une autre idéologie, Alan Bush (1900 - 1995) était un communiste militant comme le prouvent ses opéras Wat Tyler, Men of Blackmoor, Sugar Reapers, Joe Hill. Ses réalisations reflètent ses convictions : des concertos, des symphonies, des quatuors et diverses œuvres (DM4838). Sa musique connut plus de succès dans les pays de l’Est qu’en Angleterre.

Échappant à toute idéologie, Gerald Finzi (1901 - 1956) possède un style mélodieux, volontiers pastoral. Parmi ses œuvres les plus souvent interprétées, on retiendra le Concerto pour violoncelle (EF4827), la cantate Dies Natalis (EF4861), ses mélodies (EF4899 - EF4901) dont celles sur des textes de Thomas Hardy et des œuvres chorales (EF4874).

Dans la même veine personnelle, Lennox Berkeley (1903 - 1989) subit l’influence de Nadia Boulanger et du Groupe des Six. Il composa de la musique religieuse (EB5944) dont un oratorio : Jonah. Dans le domaine profane, ses pièces orchestrales comprennent une suite de danses catalanes : Mont Juic (EB5866) écrites en collaboration avec Benjamin Britten qui appréciait beaucoup sa musique ainsi que des symphonies (EB5866) et diverses autres pièces pour orchestre. On lui doit, outre ses pièces pour piano (EB5926), un Concerto pour deux pianos.

William Alwyn (1905 - 1985) exerça des fonctions de chef d’orchestre (EA6810) et fut un compositeur aux talents variés : cinq symphonies (EA6794 - EA6792), des pièces symphoniques (EA6810), de la musique de chambre (EA6820) et des musiques de films (EA6847).

Faisant preuve d’une écriture plus osée dans laquelle la tonalité tend à disparaître, Alan Rawsthorne (1905 - 1971) n’abandonna pourtant pas les formes classiques comme en témoignent ses concertos pour violon (ER2970), ses concertos pour piano (ER2965), sa musique de chambre (ER2975 - ER2981 - ER2986) et ses symphonies.

Parmi les compositeurs moins connus, on retiendra Daniel Jones (1912 - 1993) auteur de symphonies et de quatuors à cordes (EJ7512), ainsi que Bernard Stevens (1916 - 1983), professeur de composition au Royal College of Music et à qui on doit aussi des symphonies (ES6543), des concertos (ES6560), de la musique de chambre (ES6552) et diverses autres pièces.

Il convient de consacrer plus de temps à une figure particulière de la musique anglaise : Malcolm Arnold (1921). Après des études au Royal College of Music, il fut trompettiste au London Philharmonic Orchestra puis à l’Orchestre de la BBC, ce qui lui permit de développer une véritable science de l’orchestre. Il réussit à concilier musique sérieuse et musique dite légère en composant la musique de plus de cent films. Il fit ses débuts de compositeur avec l’ouverture Beckus the Dandipratt (EA8346) qui connut un grand succès de même que les œuvres suivantes. Parfois provocante comme dans la Deuxième symphonie (EA8313) ainsi que dans la Quatrième symphonie (EA8320), sa production abondante couvre tous les genres depuis les concertos (EA8392 - EA8386 - EA8396 - EA8406) dont deux concertos pour clarinette, les pièces symphoniques (EA8344) jusqu'à la musique de chambre (EA8417 - EA8418 - EA8419) et les pièces pour piano (EA8363), etc. Mais, c’est surtout par sa musique de film qu’il devint célèbre aux oreilles du grand public avec le thème du Pont de la rivière Kwai (YB8552 - YB8553). Malcolm Arnold, tout comme Ralph Vaughan Williams, ne dédaignait pas de prêter son concours à Gérard Hoffnung, promoteur, animateur et principal compositeur d’un festival consacré à des plaisanteries musicales et à des pastiches (GD1909 - GD1911 - GD1915)

Principal représentant de la musique légère anglaise, Eric Coates (1886 - 1957) privilégia toujours la ligne mélodique et les couleurs orchestrales dans sa musique, créant ainsi une sensation d’entrain et d’allégresse. La radio contribua grandement à son succès en utilisant quelques-unes de ses marches comme indicatif d’émissions telle sa London Suite (EC6616). Durant la Seconde Guerre mondiale, il sut insuffler à sa musique une énergie apte à soutenir le courage des travailleurs dans les ateliers et les usines. Calling all the Workers (EC6616) servit aussi de générique à l’émission de la BBC : Music while you work. The Three Elizabeths (EC6612) est un hommage aux trois reines qui portèrent ce prénom. Son activité de chef d’orchestre lui permit de diffuser sa musique, il ne s’essaya jamais à la composition de musiques de films préférant les formes favorites de la musique légère : la valse de concert, la fantaisie, la suite et la marche. Malgré un canevas des plus simples, Coates arrive à renouveler l’attention de son auditoire grâce à sa riche imagination.

John Foulds (1880 - 1939) est un musicien inclassable à la fois chercheur touchant à des domaines spécialisés et, à côté de ces recherches, compositeur de musique légère. Ses pièces pour piano font appel à des échelles modales de sept sons : Essays in the Modes (EF7510) et Hellas, a suite of Ancient Greece (EF7510). Son intérêt pour l’Inde et sa musique donna naissance à des pièces comme Three Mantras (EF7510), ce qui le rend comparable à Gustav Holst. Sa recherche le mena à établir des correspondances entre musique et peinture : Music-Pictures pour piano (EF7516). Dans un genre plus facile à écouter, ses musiques de scènes dont Le Cabaret (EC7510) et ses pièces de genre dont April-England (EF7516) font montre d’une grande maîtrise d’écriture et d’un charme certain.

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